L'utilisation de bactéries pour traiter le cancer n'a rien de nouveau, en fait, de tels traitements sont disponibles depuis plus de cent ans.
Le Dr. William B. Coley (1862-1936) est le grand-père des traitements bactériens. Diplômé de la Harvard Medical School, et éminent chirurgien de New York il a été un pionnier dans le traitement du cancer des États-Unis. Il a utilisé un vaccin qui provoque une inflammation et de la fièvre chez les patients cancéreux.
Historique
Le Dr Coley découvre le dossier médical complet d’un homme dont le sarcome a mystérieusement disparu après avoir attrapé une maladie infectieuse. Cette maladie, pratiquement disparue aujourd’hui, s’appelle l’érysipèle. C’est une infection de la peau due à une bactérie, le streptocoque. Elle se manifeste par de gosses plaques rouges, qui peuvent toucher le visage, mais plus souvent les jambes, et s’accompagne de fièvre. Mais ce n’est pas une maladie grave.
Aussitôt après avoir attrapé l’érysipèle, le sarcome de ce patient a donc brutalement disparu. Le Dr Coley cherche d’autres cas semblables et en trouve plusieurs dans les archives, dont certains remontent à des centaines d’années : leur cancer (sarcome) avait disparu après une simple infection de peau !
Convaincu qu’il ne peut pas s’agir d’un hasard, le Dr Coley décida d’inoculer volontairement le streptocoque (bactérie) responsable de l’érysipèle à l’un de ses patients touché par le cancer de la gorge. L’expérience est menée le 3 mai 1891 sur une homme appelé M. Zola. Immédiatement, son cancer régresse et l’état de santé de M. Zola s’améliore considérablement. Il retrouve la santé et vit huit ans et demi de plus.
Dr. William B. Coley tente alors de produire une réaction chez ses patients cancéreux en injectant des cultures de streptocoques mais cela se solde par un échec. Il réussit alors à obtenir une culture particulièrement virulente de Robert Koch un bactériologiste allemand célèbre. La personne qui reçoit cette culture de streptocoques présente un cas extrêmement grave d'érysipèle avec forte fièvre mais les tumeurs dans le cou et les amygdales disparaissent complètement en quelques jours.
Coley ensuite essaie et réussit à améliorer sa méthode: puisque l'utilisation de bactéries vivantes est dangereuse et fait vivre une véritable une épreuve au patient, il mélange les toxines de l'infection streptococcique avec celles d'un autre Bacillus au lieu d'utiliser uniquement des bactéries.
Lorsque le Dr Coley et son collègue supervisent eux-mêmes la production de toxines ils obtiennent de meilleurs résultats.
La société pharmaceutique appelée Parke-Davis pendant de nombreuses années produit des toxines dans le commerce, mais l'efficacité de ces toxines est réduite parce qu'ils chauffent la formule. Mais malgré cela, le taux de guérison chez les patients inopérables est de 37%
Un chercheur MJ Cisailles découvre en 1943, que la substance biologiquement active dans les toxines de Coley est le lipopolysaccharide (LPS).
La production de toxines cependant cesse aux Etats Unis en 1953. Cette méthode très efficace est mise à l'écart pendant plus d'un siècle car elle n'est pas assez rentable face à la chimiothérapie et que l'investissement pour travailler sur ce traitement est jugé trop lourd.
Actuellement le traitement du cancer par les toxines de Coley n'est toujours pas utilisé car il est considéré comme inefficaces ou expérimental. Mais la raison principale pour laquelle cette méthode n'est pas utilisée, c'est qu'elle est peu coûteuse et non brevetable.

Veuillez consulter votre medecin.
commentaires